Lettre d’information n°8 – mai 2014

  MT Énergéthiquement vôtre

     La revue de presse biodégradable a pris son régime de croisière, avec beaucoup de réactions positives. Merci pour vos nombreux encouragements, vos contributions à la diffusion de nos textes et aussi vos suggestions de thèmes que vous souhaiteriez voir traités. Cette newsletter permet de prendre du recul et de faire des synthèses de sujets parfois malaisés à suivre ; elle s’inscrit dans le temps long.
 
     La dernière revue de presse (n°6) qui intégrait notamment un article du Figaro sur la région autrichienne de Güssing, région pionnière en matière d’énergies renouvelables, a d’ores et déjà suscité la curiosité de certains d’entre vous et jusqu’à des envies de voyages. À l’écoute de vos besoins, cela m’amène à envisager la possibilité d’un voyage d’étude de trois à quatre jours, cet automne, sur un territoire européen très avancé en matière d’énergies renouvelables et d’autonomie énergétique, pour une quinzaine de personnes. Des visites et des rencontres avec les personnes clés, des décideurs, des entreprises, des particuliers, en fonction des questions que vous aurez pu poser préalablement sur le site ! J’ai pu fréquemment le constater : c’est en allant voir sur place que non seulement on se rend compte de ce qu’il est possible de faire sur un territoire, mais aussi qu’on en prend le goût et l’envie, bases de toute motivation. Après la prise de conscience, l’important, c’est l’action. Un tel voyage de découverte permet de mettre prise de conscience et action en complète synergie.

     Comme il n’y aura pas de place pour tout le monde, les plus motivés et les plus rapides à manifester leur intérêt auront la priorité. Si vous souhaitez en être, dans un climat de qualité des visites et des intervenants et un budget raisonnable, n’hésitez pas à préréserver (sans engagement de votre part à ce stade) sur contact@territoires-energethiques.fr , en indiquant :
– « voyage d’étude territoire automne 2014 » comme titre de votre mail
– les dates qui vous conviendraient en Octobre – Novembre (en principe d’un mercredi soir à un samedi soir, de Paris à Paris, avec le temps pour les correspondances)
– vos motivations
– votre budget potentiel

     Si l’intérêt est suffisant nous finaliserons cette organisation avant la pause estivale pour que vous puissiez retenir les dates.   

Très bonne lecture

Energitorial

Les armes du totalitarisme énergétique

    Un visiteur allemand francophone et francophile m’a récemment raconté sa stupéfaction quand il a assisté à une conférence organisée à Paris, au mois d’avril, par l’AX (association des anciens élèves de l’École Polytechnique), sur le thème de la transition énergétique en Allemagne : de la part d’ « experts » révérés comme tels, une vision à œillères de ce qui se passe outre Rhin et une large méconnaissance des mécanismes de ce pays où tout ne se joue pas à Berlin, mais sur le terrain, dans une multitude de collectivités et d’entreprises libres, qui expérimentent et améliorent sans cesse. Par opposition à la vision « macro », centralisatrice, des pouvoirs français, qui s’abritent toujours derrière les fantômes des services publics égalitaires et universels. Ce ne sont clairement plus aujourd’hui que des structures oligopolistiques qui cherchent à tout prix à maintenir leur mainmise, pour le plus grand profit de quelques-uns (et le plus grand dommage de la plupart, car nous ne sommes pas là dans des logiques gagnant-gagnant). Cet ami m’exprimait son effarement devant la sclérose de ces élites technocratiques françaises, dont le seul rôle semble être aujourd’hui de surtout maintenir un statu quo et de trouver toutes les bonnes raisons pour ne pas bouger. C’est un mal français ancien hélas.
   
    La collusion des pouvoirs publics, politiques et administratifs, et des grands groupes industriels leur a permis de forger des armes redoutables pour interdire toute tentative n’entrant pas dans leurs vues. Nous ne parlerons pas ici de tout l’arsenal législatif et réglementaire, sur lequel il y a tant à dire. Nous évoquerons seulement le « trafic », la manipulation des coûts et des tarifs de l’électricité, qui est finalement l’arme la plus redoutable. Il est établi comme dogme intangible de ce pouvoir, si dominant qu’il finit par avoir des allures proprement totalitaires, que la France a l’électricité la moins chère d’Europe, sinon du monde, grâce au nucléaire si généreusement déployé par nos géniales élites (celles-là mêmes qui organisaient le colloque évoqué ci-dessus et y participaient). Il est certain que, si on fait supporter par l’impôt une grande partie des coûts (R&D, traitement des déchets à longue durée de vie etc.), si, de plus, on en sous-estime notablement, voire on en ignore une autre partie (démantèlement des installations en fin de vie, assurances etc.), la facture présentée au consommateur est bien réduite, jusqu’à prétendre que le coût de production est aujourd’hui autour de 40 €/MWh. Du coup, dès que vous proposez d’autres sources d’électricité, ce sera toujours plus cher, et trop cher, donc non susceptible d’entrer dans un mécanisme de marché ouvert. « Ils » laisseront une place (que diable, nous sommes une société pluraliste et libérale !) aux énergies qualifiées d’alternatives, grâce à des mécanismes complexes, pleins d’effets pervers et révocables d’un trait de plume, en criant haut et fort que tout ça coûte bien cher et qu’il faut surtout veiller à ce que cela reste marginal. Ce qui ne les empêchera pas de surfer sur la vague d’estime des énergies renouvelables pour faire réaliser quelques bonnes affaires aux copains, comme on le voit avec l’éolien offshore. Mais surtout ne dites pas qu’ils vendent cette électricité-là autour de 200 €/MWh : cela ferait désordre ; tout est à mettre au (mauvais) compte des « énergies renouvelables », ces gadgets pour écolos. Et ainsi, alors que la parité de coût de l’éolien terrestre et bientôt du photovoltaïque avec les productions fossiles et fissiles ne pose pratiquement plus question partout dans le monde, tous ceux qui font, à quelque degré, la politique de la France dans ce domaine soutiennent mordicus le contraire et, au nom de l’économie (!), nous enfoncent dans ces impasses ruineuses. Nous nous garderons bien de dire que la voie des énergies renouvelables est une allée de sable fin bordée de rose, mais nous pourrions nous mettre sérieusement au travail, plutôt que de faire des projets renouvelables « alibis », convaincus, et même désireux que cela ne marche pas, pendant que nous gâchons tous nos moyens sur des projets nucléaires, payés par nos impôts, dont la démesure le dispute à la témérité irresponsable.

L’énergie juste !

Sommaire

1.    Les projets de nos territoires

Les maisons à chauffage solaire intégral : Les premières sont couvertes.
Les plantations de TCR et de TTCR : c’est fait !
L’appel à projets Région Bretagne/ADEME « Création de plateformes locales de rénovation de l’habitat »

2.    La transition en France et dans le monde

Delendum est RTBA : jugulaire, jugulaire !
« L’énergie éolienne terrestre est bonne non seulement parce qu’elle est verte, mais parce qu’elle est moins chère. »

3.    Chroniques de la transition heureuse

L’autonomie énergétique, c’est quand même plus simple près des tropiques : Lismore (New South Wales) 

4.    A vous de jouer !

Une question qui pourrait bien vite devenir d’actualité : quelle batterie d’accumulateurs électriques choisir ?

1.    Les projets de nos territoires

Façade nord
La façade nord, avec peu d’ouvertures

Façade sud
Et la façade sud, avec le bandeau en attente des capteurs solaires

  Sonnenhaus  Les maisons à chauffage solaire intégral : les premières sont couvertes.

Quatre sites sur cinq sont maintenant en chantier.

    Le premier (Collinée) est hors d’eau, en attente de la pose des panneaux capteurs solaires en façade sud, et, désormais, des menuiseries extérieures. À part le glissement des délais qui semble une fatalité des chantiers du bâtiment, il n’y a pas de problème particulier. La première étape critique sera sans aucun doute le test d’étanchéité à l’air, dans quelques semaines. Nous en reparlerons sans doute dans la lettre de juillet.

Planteuse de boutures
La planteuse qui enfonce les boutures de 20 cm

Bouture de saule dans le sol
La bouture de saule a entièrement disparu

Robinier
Le TTCR de robinier planté avec l’autre machine

sycomore
et un vaillant érable sycomore qui étend son feuillage sur les brins d’herbe

 arbre   Les plantations de TCR et de TTCR : c’est fait !

    Nous avons fini les plantations. Une partie avait été faite en février, les essences dures (sycomore, aulne cordé, robiniers), sur les parcelles de la protection de captage, en terre non retournée. Il restait beaucoup de choses : les essences blanches (aulne glutineux et saule blanc), et tous les travaux sur les terres travaillées par labour. Deux machines sont intervenues pour les plantations sur ces parcelles, l’une pour les boutures de saule, l’autre pour les plantations racines nues. Le reste a été fait à la main. Un gros travail, qui ne sera vraiment finalisé que quand tous ces arbrisseaux émergeront  au-dessus de la végétation concurrente. On va les y aider, par de délicates opérations de nettoyage autour des plants. Il restera encore une dizaine d’hectares à planter, à la prochaine saison.

  PBDB  L’appel à projets Région Bretagne/ADEME « Création de plateformes locales de rénovation de l’habitat »

    C’est une des premières manifestations sur le terrain du Plan Bâtiment Durable Breton, dont un des objectifs est d’atteindre, sur la région, un rythme de 45 000 rénovations, notamment énergétiques, de l’habitat, avec, à la clé, une réduction de 40% des consommations. C’est à la fois très ambitieux, tellement que bien des élus ne parviennent pas à imaginer comment ce sera faisable, et juste nécessaire pour assurer notre avenir énergétique avec sérénité. Cet AAP est ouvert aux EPCI (communautés de communes, agglo etc.), qui sont l’échelle pertinente pour les missions imparties :
    •    Assistance des particuliers dans leurs projets de rénovation, du point de vue montage technique et montage financier
    •    Animation du tissu d’entreprises locales
    •    Contact avec les organismes de financement.
    Il faut souhaiter que cet AAP, qui va se renouveler dans les années qui viennent, rencontre un succès à la mesure des enjeux. La date limite de dépôt des candidatures pour la première session est au 13 juin. Voir ici colonne de gauche.

2.    La transition en France et dans le monde

Jugulaire
Jugulaire un jour, jugulaire toujours ?

Toy
Le combat pour l’énergie chez nous est aujourd’hui plus stratégique que l’entraînement aérien basse altitude sans obstacles pour l’uranium du Niger

Un classique
Un classique… facile, mais juste

 La Marine Delendum est RTBA : jugulaire, jugulaire !

    Nous poursuivons notre « campagne » pour une remise en cause du système de RTBA (Réseau Très Basse Altitude Défense), qui prive nombre de régions d’une considérable capacité de production d’énergie. Cette question nous (pré)occupe depuis plus de dix ans, depuis que l’énergie éolienne nous est apparue comme une ressource clé, en France notamment, sans impact fatal sur l’environnement et qu’il nous semble absurde, voire coupable, d’interdire ou de restreindre. Il est bien paradoxal de constater que la force publique a, à de nombreuses reprises, « mis le paquet » pour imposer, ou tenter d’imposer, des sources d’énergies beaucoup plus nuisantes : les centrales nucléaires, dont Plogoff, seul cas de recul à ce jour, les centrales à turbine à gaz, les lignes haute tension, et demain sans doute les forages de gaz de schiste. Car, comme en Angleterre, l’état français décidera un jour que ce sont une ressource incontournable (c’est pour bientôt). Pour les éoliennes, c’est le contraire : la force publique est utilisée contre cette énergie, apparemment pour des motifs « régaliens » (les impératifs de la défense nationale !), à coté de tout l’arsenal évoqué dans l’éditorial.

    Face à une attitude d’autorité, nous n’avons effectivement guère de prise par l’argumentation, parce qu’il nous sera toujours répondu que nous n’avons pas connaissance de tous les éléments, qui font partie de la raison d’état… Comme les enfants auxquels on dit « Fais pas ci, fais pas ça : c’est pour ton bien ! » Il ne nous reste plus trop de pistes, et nous sommes dans l’obligation de nous essayer à la dérision, pour montrer comment cette prétendue raison d’état.

    Un très aimable CEMA (oui, vous avez bien lu, le Chef d’État-Major des Armées lui-même) s’est fait pédagogue, dans deux courriers personnels, pour nous expliquer les arcanes de la raison militaire et de la raison d’état appliquée aux éoliennes et au RTBA. En voici quelques extraits significatifs :

« … l’armée de l’air confirme qu’une limitation à 90 m des obstacles situés sous la zone LF-R 57 « Bretagne » du réseau très basse altitude de la défense (RTBA) est impérative en raison des risques que ce type d’installation est susceptible de représenter pour des aéronefs militaires qui évoluent à très basse altitude dans cette zone. »

    C’est délicieux : nous apprenons ici que notre armée de l’air  ne doit s’entrainer à basse altitude que sur des zones débarrassées d’obstacles qui pourraient présenter des risques, nous imaginons qu’il s’agit de risques de collision. C’est vrai que les avions sont si chers et les crédits si chiches. Le nec plus ultra de la stratégie n’est-il pas d’attirer l’ennemi sur le terrain où on est le mieux à même de le combattre ? Il est donc important de préserver en France de vastes zones sans obstacles aériens, pour permettre l’entraînement sans risque de nos forces aériennes, puis d’y combattre l’ennemi au sol : ça fait bien un peu shadok, mais cela n’a pas semblé émouvoir le CEMA, qui a signé ça sans mollir. Toute l’Europe, et même certaines régions de France, se sont hérissées de ces obstacles « susceptibles de représenter des risques ». Pour quelles situations s’entraînent-ils : pour nous défendre, ici, en France et en Europe, ou bien, comme nous le voyons aujourd’hui, pour aller faire peur aux masses africaines, en Libye, au Mali ou en Centre Afrique, où certes il n’y a pas beaucoup d’éoliennes, mais pour lesquels quelques voix se sont récemment élevées pour suggérer qu’envoyer des « aéronefs » à 100 M€ pièce, capables de rivaliser, en principe, avec les engins adverses les plus sophistiqués, était peut-être un peu « too much » ?

    Notons du reste que toutes ces précautions n’empêchent pas de perdre régulièrement des avions dans ces entraînements, et parfois hélas leurs pilotes. Il y a six ans, un mirage 2000 a fini sa course dans un de nos champs, et je me rappelle, il y a peut-être trente ans, deux avions mirages qui avaient fini, au bout d’une vallée alpine dans l’Isère, contre une montagne qui dépassait 90 m au-dessus du sol. Je vous en foutrai, moi, des montagnes aussi arrogantes et irréductibles, scrogneugneu ! L’armée de l’air suisse diffuse régulièrement des films des entraînements de ses pilotes à basse altitude dans leurs montagnes. C’est à couper le souffle. Je ne pense pas, mon général, et sauf votre respect, que l’idée leur soit jamais venue de les aplanir, pour réduire les risques. Pourtant, nous aurions aujourd’hui les moyens de faire quelque chose en ce sens, comme les Chinois dans la région de Shenzen.

    L’armée et les militaires qui la constituent pourraient peut-être se poser la question de leur rôle dans la nation, à un moment où, plus que jamais, ils servent à leur tour de variable d’ajustement. Sont-ils irrémédiablement condamnés, forts de leurs prérogatives régaliennes, à se faire, avec des arguments tout simplement ridicules (et qui les ridiculisent), les complices de toutes les (mauvaises) politiques des gouvernements successifs, même dans des domaines bien éloignés de la défense nationale, ici en l’occurrence, l’énergie ?

CTout
C’est tout pour aujourd’hui !

   

  EDP  « L’énergie éolienne terrestre est bonne non seulement parce qu’elle est verte, mais parce qu’elle est moins chère.”

    C’est ce qu’a dit Joao Manso Neto, responsable des énergies renouvelables chez EDP (Energia do Portugal), lors de la présentation des résultats. Cette compagnie, une des plus performantes du monde, a bien étudié la question, sans être liée comme d’autres par un historique ou des dépendances à telle ou telle ressource énergétique. En fait, elle se bat, dans un pays qui importait 97% de son énergie, pour que, en 2017, le Portugal produise 100% de son électricité avec les énergies renouvelables, dans des conditions économiquement favorables. Voici le tableau comparatif des coûts établi par EDP, pour le Portugal. 

EDP costs
Le vent (sur terre) surclasse toutes les autres énergies.
Le calcul prend en compte l’ensemble des facteurs de coût (LCoE)

      Nous sommes heureux que ce constat, que nous défendons depuis longtemps, soit repris par des exploitants sérieux, ayant une grande expérience, même si c’est dans un « petit » pays, qui exploite quand même un potentiel de production de près de 30 GW, dont 9 GW d’éolien terrestre (plus que la France). Il est vrai qu’ils n’ont peut-être pas de RTBA, ni même de cour des comptes pour entériner des chiffres fantaisistes, mais politiquement corrects…

3.    Chroniques de la transition heureuse

Lismore
Une ville coloniale, tirée au cordeau
Hotel

Byron Bay
La plage est à 40 km : Byron Bay

piscine
alors, il faut se « contenter » des piscines

forage
On comprend qu’ils aient refusé « ça »

tracker
mais ils doivent en passer par « Farming the sun » : tracker PV monoaxial :
100 kW, 250 MWh

 rainbowtrain L’autonomie énergétique, c’est quand même plus simple près des tropiques : Lismore (New South Wales – Australie).  

    Mais encore faut-il s’en donner la peine. 
    Nous repartons ce mois-ci pour l’Australie, à Lismore, qui tient son nom d’un village irlandais, entre Cork et Waterford, un peu en retrait de la côte sud-est de l’Irlande. Lismore en Australie est situé près de la côte est, tout au nord de l’état de New South Wales, à 750 km au nord de Sidney qui en est la capitale. On est là tout près des tropiques, à une latitude équivalente à celle du sud du Maroc, mais plus arrosé. Pour sûr, les problématiques énergétiques des deux Lismore n’ont pas grand-chose de commun : dans ce coin d’Australie, la moyenne des températures maximales est de 25°C, et la moyenne des minimales de 13°C, et il y tombe 1,35 m d’eau par an. Ce qui fait que la ville est entourée par les résidus de la forêt pluviale originelle et que son problème n’est pas vraiment le chauffage, sauf pour les piscines l’hiver, où ça peut être un peu juste de temps en temps. Le besoin est plutôt dans la climatisation d’été, mais ça tombe bien, puisque c’est le moment où le soleil fournit le plus d’énergie.

    Pourquoi en parler alors ? Parce que l’Australie est aujourd’hui le théâtre d’un combat titanesque entre une partie de la population qui travaille dans l’axe « énergies renouvelables / autoconsommation », et l’autre, qui a porté au pouvoir un gouvernement farouchement opposé aux énergies renouvelables pour des raisons économiques (emploi et profits), et qui défend mordicus la surexploitation des ressources minières et fossiles du pays, pour l’exportation, mais aussi pour la production et la consommation énergétiques intérieures.
Les quelque 30 000 habitants de cette ville se trouvaient donc sous le coup d’une mise en exploitation intensive du gaz de couche d’un gisement de charbon tout proche. En fait cela s’apparente de près au gaz de schiste et représente une nuisance quasi irrémédiable pour une contrée. Après une forte mobilisation mouvementée, les habitants et autorités locales ont réussi à faire annuler le permis d’exploitation attribué à la société Metgasco, une de ces sociétés bienfaitrices de l’Humanité qui dévastent tranquillement l’environnement pour perpétuer des habitudes de consommation désastreuses (… et prendre quelques miettes au passage).

    C’est précisément ce qui a mis les gens de Lismore en mouvement : ils ont pris conscience de ce qu’ils venaient d’échapper à un gros « pépin », alors qu’ils ont tous les éléments pour être heureux, sobrement et dans le respect de leur environnement. Du soleil et un réseau hydrologique propice à l’hydroélectricité, autour de la Wilsons river qui prend sa source dans les hauteurs de la Jerusalem Mountain, la chaine qui borde la côte.

    À partir de là, la démarche n’a rien de très original, mais elle est menée avec application :
    •    Amélioration de l’efficacité énergétique, pour réduire les consommations
    •    Développement du solaire thermique, notamment pour les piscines, l’hiver
    •    Développement important du photovoltaïque, qui fournira l’électricité tout au long de l’année et notamment l’été pour la climatisation
    •    Utilisation des sites hydroélectriques les plus intéressants.

    La démarche est partie du gouvernement local, qui a organisé une vaste consultation des habitants, la première depuis 134 ans qu’existe la ville. Toute la partie collective publique est la locomotive, avec un effet d’entrainement sur le privé. L’objectif est d’atteindre l’autonomie en 2023. C’est quand même plus rapide que par des latitudes plus fortes.   

4.    A vous de jouer !

batterie
Les batteries au plomb (et à l’acide) ont elles aussi fait beaucoup de progrès en durée de vie et en facilité d’exploitation.
Mais il y aura certainement, un jour prochain, des technologies moins chères et plus performantes

 Charge  Une question qui pourrait bien vite devenir d’actualité : quelle batterie d’accumulateurs électriques choisir ?

     Partout dans le monde (sauf encore chez nous, mais nous avons présenté, il y a deux mois, une publicité en ce sens), les particuliers commencent à s’équiper de batteries d’accumulateur électriques pour profiter au mieux de leurs installations de production photovoltaïque. C’est bien sûr le spectre de l’autoconsommation, qui terrifie les grands noms de l’électricité et les « experts » à leur solde. En Allemagne, ce fameux pays qui s’est embarqué dans une fâcheuse dérive énergétique (c’est bien connu), ce sont plus de 4000 particuliers qui se sont équipés en un an, bénéficiant d’un dispositif d’incitation. On s’attend à une forte croissance de ce marché, dès qu’il sera clair que c’est avantageux et sans risque.

     Un des facteurs clé de succès est le choix de la batterie. C’est très épineux et il y a là aussi beaucoup de diseurs de miracles. Les technologies se multiplient, mais il n’y a, pour l’instant, pas de révolution, en ce sens que si certaines performances remarquables sont atteintes sur certains paramètres, c’est souvent pour des prix élevés, et avec, en contrepartie, des inconvénients qui peuvent être catastrophiques. C’est par exemple le cas des batteries Lithium-ion, qui ont une capacité massique élevée, mais qui peuvent prendre feu spontanément, quand on sort tant soit peu de leur zone d’opération, comme on a pu le voir sur les avions Boeing 787 « Dreamliner » ou sur les voitures Tesla ou BlueCar de Bolloré, trois merveilles de technologie, qui peuvent se trouver réduites en cendre en un instant (ce n’est pas encore arrivé pour l’avion). 

     Pour des batteries fixes, ce qui est le cas dans des applications avec les panneaux PV, certains paramètres ont moins d’importance, comme le volume ou le poids de stockage, et il est plus facile de maîtriser les conditions de température (ni trop chaud, ni trop froid). Les paramètres qui viennent immédiatement à l’esprit sont bien sûr :

     •    La capacité de stockage, qui s’exprime en kWh (ou Wh), ou bien en Ah, pour une batterie de voltage donné.
     •    La puissance délivrable instantanément par la batterie, exprimée en kW (ou W) ou bien en A, comme ci-dessus.

     Mais c’est bien loin d’être suffisant. Il faut aussi se préoccuper de la durée de vie de la batterie, qui va être un facteur important du coût. On doit donc s’intéresser au nombre de cycles charge/décharge que va pouvoir assurer la batterie avant de voir sa capacité trop réduite, qui va largement dépendre de la profondeur des décharges opérées (une batterie d’accumulateurs ne fonctionne jamais de 0 à 100%) et des profils de charge et décharge, le premier devant être contrôlé par le chargeur qui va éviter, autant que possible, les à-coups et rampes trop raides. Certaines technologies présentent des effets de mémoire, qui réduisent la capacité si on recharge avant d’avoir atteint un taux de décharge suffisant.

     À côté de cela, il y a, comme évoqué plus haut, toutes les conditions de température, de ventilation etc. Et, quand on veut boucler l’équation, il faut introduire le prix des produits, une fois dimensionnés de manière optimale. Donc, il est urgent de consulter un spécialiste, qui se fera un plaisir de vous donner des avis, et qui, aujourd’hui, vous conseillera… des batteries au plomb : c’est robuste et le moins cher, lourd et encombrant, ce qui n’est pas le problème numéro un en application fixe. Mais cela pourrait changer rapidement, tant il y a de recherches et développement en cours. Il faudra bien entendu dimensionner cette batterie en fonction du besoin (production/consommation)

     Après quoi, on s’assurera de la bonne adéquation de l’onduleur/chargeur qui va assurer à la fois le stockage de l’énergie électrique produite et la conversion du courant continu en courant secteur alternatif 240 V / 50 Hz pour utilisation dans les équipements domestiques.

     Et vous serez… autonomes énergétiquement.