Revue de presse n°36 – 2014 – semaine 51

Une revue presqu’entièrement française. J’ai quand même laissé une touche d’international, pour le fun. Les Allemands, qui vont bientôt se passer de l’électricité nucléaire, puis de l’électricité d’origine fossile, feront appel pour 55% à l’éolien, dont 35 pour l’éolien terrestre, dont ils ont une ressource plus faible que la nôtre. L’acharnement contre cette énergie, en France, est tout simplement stupéfiant. Joyeux Noël quand même !

Décidément, le terrorisme anti-éolien va bon train. (lien cliquable) Ce sont les élus qui sont ciblés ; probablement quelques-uns ont succombé, mais les enjeux sont minimes, et beaucoup sont très attentifs, quitte à être désavantagés. Mais ça donne tout un climat de terreur, dans un ensemble français très hostile à l’éolien terrestre.

D’autant plus que la LPO, (lien cliquable) dans une vision extensive de son champ d’action, remet le couvert contre l’éolien « industriel ». Pour tout dire, contre l’éolien tout court. Une grosse étude de la LPO sur le parc vendéen de Bouin (lien cliquable) a montré l’absence d’incidence notable des éoliennes sur les oiseaux et les chiroptères. La LPO de l’Aude part donc en guerre pour la défense du patrimoine, des paysages, de la biodiversité etc. : Les chevaux de bataille « Bobos » lancés par les associations et les médias soutenus par le lobby nucléocrate. La vraie bataille, c’est celle de l’éolien participatif, propriété des habitants du voisinage, mais bizarrement, cette question est passée sous silence. Le département de l’Aude a à la fois beaucoup de vent et de soleil. Tant mieux : il doit en profiter économiquement et en faire bénéficier ses voisins moins bien pourvus. Les petits calculs de quotas locaux sont ridicules, et le gâchis de ces ressources sera coupable demain.

En voilà une bonne nouvelle… (lien cliquable) pour EDF et GDF Suez, puisque la simplification porte notamment sur la limitation des recours contre les projets offshore (les parcs éoliens marins notamment, et leurs liaisons avec le rivage) Il ne faudrait quand même pas que ces mégaprojets, promus par le sommet de l’état, se voient soumis aux mêmes tracasseries que les projets d’éolien terrestre. Pour ces derniers, rien ne change, et Vent de Colère et LPO vont pouvoir continuer à s’en donner à coeur-joie. Ils sont là pour ça, et on ne les a pas entendu protester contre la « simplification ». Merci à Enerzine de cette information « complète et circonstanciée »… Le SER (Syndicat des Energies Renouvelables », présidé par un ancien directeur de l’ADEME) regroupe, pour le coup, toutes les grosses entreprises du lobby nucléaire qui font aussi dans le « renouvelable » bling bling (suggère aussi le bruit du tiroir-caisse ou du bandit manchot). Les petites et moyennes structures du domaine, qui n’ont notamment pas accès (légalement) aux grandes manoeuvres marines, sont regroupées dans la FEE qui a quitté le SER, pour des raisons ici bien évidentes.

Heureusement, tout va changer demain : (lien cliquable) le Front National se lance dans l’écologie, au-delà de son traditionnel programme de protection des animaux d’abattoir inspiré par Brigitte Bardot, notre icône « nationale ». Rien n’y manque : nucléaire, antiéolien terrestre, gaz de schiste (bien entendu sans fracturation hydraulique… pour le moment), liberté pour la bagnole, OGM, tout ça à la sauce nationale et même local(ist)e (?), bien sûr. Tous les ingrédients pour plaire, comme ses concurrents, aux lobbies industriels et nucléaires qui peuvent passer les fêtes tranquilles (ça vaut bien une petite gâterie), et au bon peuple à qui on bourre le mou à grands coups de médias. C’est un évènement que l’actualité récente du FN avait occulté (si l’on ose dire), mais qui a bien été repris par la presse étrangère.

Les champions du libre échange (lien cliquable) en remettent une couche : les tarifs douaniers sur les panneaux photovoltaïques asiatiques et chinois n’ayant pas suffi à contenir leur conquête du marché américain, il suffisait de monter encore la barre. C’est fait, en attendant l’arrivée très offensive sur le marché des produits américains résultant des gros investissements en cours. Après, c’est juré, on revient au libre-échange… surtout dans l’autre sens.