Revue de presse n°56 – 2015 – semaine 19

Beaucoup de train-train franco-français, avec, au milieu, des étrangers qui viennent donner un coup de pied dans la fourmilière…
Jusqu’au 15 mai, vous pouvez vous inscrire au voyage d’étude dans la région de Fribourg en Brisgau, du 10 au 13 juin. Les informations sont sur le site ou par le lien e-mail de cette revue de presse.

Le plutonium dans la Loire en 1980 : et après ? (lien cliquable) Comme annoncé la semaine dernière, la ministre de l’écologie, du développement durable et de l’économie a sorti un petit communiqué indiquant que l' »accident » était bien connu et répertorié, qu’il ne pouvait se renouveler compte tenu des progrès réalisés depuis. Mais elle a quand même annoncé l’ouverture d’une enquête « des inspections compétentes ». On en frémit. Et notre ami Stéphane Lhomme, de l’Observatoire du nucléaire, qui est très sourcilleux sur les « pas grand choses » nucléaires, comme dirait Marcel Boiteux, va déposer plainte, au cas où les mauvaises pratiques couvertes par ce même président d’EDF se seraient poursuivies jusqu’à une date de non prescription, ce qui permettrait de démasquer une filière pas si exemplaire ni sécurisée que ça, n’en déplaise à toute la bande des nucléocrates et à leur fanclub des nucléophiles heureux.

Pourtant, les Américains s’inquiètent de la déconfiture d’Areva. (lien cliquable) D’autant que l’autre grand « sérieux » du secteur nucléaire, le nippo-américain Toshiba-Westinghouse rencontre lui aussi des problèmes du même ordre. Ce qui risque de laisser tout le « marché » des centrales nucléaires aux seules sociétés russes, chinoises ou coréennes, dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle n’ont pas fait leurs preuves dans le domaine, si tant est que les deux autres aient démontré quoi que ce soit. Va-t-on ne même plus pouvoir se réjouir de la déconfiture du nucléaire ?

Heureusement, il y a Tesla ! (lien cliquable) Toute la semaine des renouvelables a été ponctuée d’études et d’articles montrant les perspectives ouvertes par le stockage de l’électricité à domicile, simple, compact et pas (trop) cher. Nous y reviendrons plus en détail dans la lettre de mai, mais il est certain que, dans de nombreux pays, y compris en France, cela annonce une vraie révolution dans le système électrique des particuliers qui vont pouvoir, sans inconvénient, se passer du réseau et des centrales, nucléaires ou autres, pour un coût moindre. Mais ne doutons pas que, chez nous, le gouvernement et la CGT sauront éviter ce « scandale » (comme disait Georges Marchais) : EDF, ses centrales, son réseau, c’est la république, c’est la France, l’égalité, la fraternité solidaire etc.

Alors que les renouvelables, surtout l’éolien terrestre (voilà l’ennemi), c’est la corruption, l’argent sale et tout et tout (lien cliquable) C’était « téléphoné » : en réponse à l’émission sur les mensonges du nucléaire, sur Canal+, on ne pouvait manquer de taper sur l’éolien terrestre, un concurrent sérieux. Pensez donc, des élus municipaux qui se prendraient des avantages de 4000 Euros par an pour avoir des éoliennes sur leurs parcelles. A côté, la retraite chapeau de Philippe Varin (100 fois plus), « c’est quand même pas grand chose », comme dirait l’ineffable Marcel Boiteux, qui en connaît un rayon en la matière. Tout comme les innombrables tripatouillages de classement des terrains en zone constructible qui ont marqué un très grand nombre de communes. Mais là, c’est l’éolien terrestre : ça valait bien une émission sur France 3.

Les grands médias sont, en revanche, restés beaucoup plus discrets (c’est à dire muets) sur une autre affaire d’un autre acabit : (lien cliquable) Une enquête en corruption ouverte contre GDF-Suez, devenue entretemps Engie, comme cela n’a pu vous échapper. Il est vrai que cela concerne l’éolien offshore, chasse gardée, consensuellement, par ceux qui nous gouvernent, pour leurs amis et financeurs, que, bien sûr, enquête ne veut pas dire culpabilité, surtout chez les gros poissons, toujours présumés innocents, et, surtout, que GDF-Suez est un des plus gros annonceurs publicitaires, notamment en cette période de changement de nom : difficile de risquer d’être privé de cette manne vitale pour beaucoup. Donc, tous les feux sont au vert pour Engie, qui va pouvoir, pendant des décennies, profiter des marges confortables garanties par l’état sur l’éolien offshore… à moins qu’il n’arrive aux éoliennes Areva des mésaventures comparables à celle de l’EPR. Remarquez bien que, dans ce cas, on peut parier que c’est vous, heureux actionnaires de ce fleuron de l’industrie française, qui paierez les pots cassés. Non mais ! Il faut savoir assumer, quand on est actionnaire !