Eolien local, pétrole mondial, nucléaire à risque, biomasse jusqu’à l’absurde : des problématiques à décrypter avec beaucoup de prudence. Faire des choix avec une bonne visibilité est sans doute une ligne de conduite qui s’impose aujourd’hui. Comme le recommandait Francis Bouygues à son fils et successeur : ne fais jamais une affaire que tu ne comprends pas complètement. Et même dans ce cas…
L’absurde procès de l’éolien terrestre en France : Pièces sans conviction. (lien cliquable) Le reportage de France 3 qui devait montrer toute l’ampleur de l’arnaque de l’éolien a fait « pschitt », pour reprendre le mot d’un ancien président de la république (qui a bien fini par être condamné, avec sursis au bénéfice de l’âge). Il y a eu des abus, sanctionnés, mais l’émission n’a pas du tout mis le doigt sur les vrais profiteurs, parce qu’il y en a et surtout, il y en a eu : des investisseurs qui ont saisi les bonnes aubaines. Mais rien n’a été dit sur la manière de les déjouer, notamment sur l’investissement populaire, ni sur l’absolue nécessité des parcs éoliens terrestres pour notre avenir énergétique, encore mise en évidence par l’étude Ademe. Et cela encourage des ploucs d’à coté à être « vent debout ». (lien cliquable) Tous les poncifs de « Vent de colère » y sont ! Ils n’ont même pas pris la peine de faire 10 km vers le nord pour savoir comment il pouvait y avoir de l’éolien heureux. C’est ce qu’on appelle sans doute la culture de la différence : vérité en deçà du Ninian, erreur au-delà… comme aurait dit Montaigne.
Prix du pétrole : hausse ou baisse ? (lien cliquable) On commençait à s’habituer à des prix bas, bénédiction pour les consommateurs et les gouvernements qui espèrent tirer les bénéfices de la reprise économique qui en résulte. Puis ils remontent, mais ce ne serait que provisoire. En fait, les pays de l’OPEP, Arabie Saoudite au premier rang, ne réussiront pas à tuer les exploitations de pétrole non conventionnel. On assiste, comme aiment à le dire pudiquement les milieux financiers, à une « consolidation » du secteur, c’est à dire que les plus forts font main basse sur les plus faibles souvent en faillite, et ça repart pour un tour, moins quelques investisseurs qui ont laissé des plumes. Il faut donc nous habituer à ce mouvement de yoyo, qui finira par aller de pair avec une réduction des consommations.
Les investissements dans les énergies fossiles sont de plus en plus hasardeux (lien cliquable) et en baisse de rentabilité comparative. (lien cliquable) C’est le cas pour le pétrole comme pour le charbon. C’est un des moteurs du mouvement de désinvestissement qui prend actuellement beaucoup d’ampleur : il touche même la France qui n’a pas, comme les pays anglo-saxons, de fonds publics d’investissement, mais des banques (BNP Paribas, Société Générale) qui commencent à y regarder à deux fois avant de soutenir des projets dans les énergies fossiles : la finance pourrait ainsi converger avec la saine gestion des ressources de la terre. Ils feraient bien d’investir dans des capacités de production massive de panneaux PV et de batteries en Europe, plutôt que de regarder l’Asie et les USA asseoir leur domination sur le marché.
Les statisticiens s’en mêlent : 50% de chances d’un nouveau Tchernobyl dans les 27 années qui viennent. (lien cliquable) Ils n’ont pas prévu où… A qui le tour ? En cause, notamment, le maintien en activité d’installations vieillissantes. Il sera à ce propos intéressant de voir quelle décision prendront les autorités belges pour les deux réacteurs Electrabel/Engie à l’arrêt au moins jusqu’au 1er septembre. Et ce n’est pas parce qu’un des auteurs de cette étude se nomme Sornette qu’il ne faut pas la prendre au sérieux : elle recoupe largement les travaux de Global Chance (Bernard Laponche et Benjamin Dessus) ! (voir aussi l’étude détaillée en lien pdf au bas de l’article.)
La combustion de biomasse au Royaume-Uni donne aujourd’hui un bilan carbone pire que celle des combustibles fossiles. (lien cliquable) En effet, le RU est devenu le premier importateur de wood pellets (granulés de bois), qui sont même utilisés pour produire de l’électricité, un peu comme la centrale de Gardanne (qui utilise des plaquettes de bois.) Le résultat est désastreux, mais cela n’empêche pas le mouvement de s’accélérer, et donc rapidement d’amener le marché du pellet au niveau de prix des combustibles fossiles, voire pire, avec des investissements plus lourds. C’est ce que nous avons montré lors de la Web conférence du mois de décembre (De quel bois je me chauffe : recommandé pour y voir clair dans ce brouillard…) (lien cliquable) Mais, bien sûr, là comme pour les produits pétroliers, il y a maintenant de gros intérêts en jeu, et il est de mauvais ton de les bousculer. Vive l’indépendance, même si elle coûte cher !