Toujours beaucoup d’incertitudes sur notre avenir énergétique, en France, alors que de nombreux pays de notre continent avancent sans hésitations, ce qui ne veut pas dire sans problèmes. Mais ils ne reviennent pas sans cesse à la case départ.
Pour rester près des préoccupations des Français « d’en bas », nous rappelons la mise en ligne, libre jusqu’en mai, sur notre site (lien cliquable) des enregistrements vidéo de notre Web Conférence sur le sujet du chauffage au bois, qui aborde l’intégralité de la problématique, avec le renversement de pas mal d’idées reçues.
Une priorité : réconcilier les Français avec l’éolien terrestre. (lien cliquable) Le mal est profond, comme le montrent cet article et la dernière émission de Terre à Terre (au dernier tiers environ) « Une ZAD contre l’éolien industriel en Aveyron ». (lien cliquable) Rassurons une fois de plus Michel Gay, qui pose un excellent diagnostic… en ce qui le concerne : l’éolien terrestre est, pour les prochaines années, le moyen le moins cher de produire de l’électricité, et il ne présente aucun risque. Le véritable problème est de savoir qui va en tirer profit : des investisseurs industriels ou financiers, dans des entreprises sans aucun risque ? Enfin, pas tout à fait, parce qu’aujourd’hui, il y a un sérieux risque à engager en France le développement d’un parc éolien, compte tenu des oppositions en tous genres qui font échouer au moins quatre projets sur cinq. Mais nous sommes alors dans le monde d’Ubu ! Il serait urgent, au contraire, que nous investissions maintenant massivement dans l’éolien terrestre, sûr et bon marché, et que les bénéfices rémunèrent notre épargne, et non les capitaux des institutions financières, ou alimentent nos retraites, et non les fonds de pension américains. De même, il est plus que temps que notre système électrique s’adapte aux productions locales, et non l’inverse, parce que l’avenir est de ce coté.
Le lobby électronucléaire n’en lâchera pas une miette ! (lien cliquable) Pour éviter à tout prix que le moindre coin ne vienne s’enfoncer dans le monopole EDF instauré en 1946, deux députés, dont l’un, M. Brottes, joue un rôle central dans la sauvegarde des principes de 1946, ayant pris la suite, coté gauche, du fameux Patrick Ollier, ont « pondu » un chouette amendement « ad hoc » à la loi de Transition Energétique pour la Croissance Verte (dont la discussion ressemble bien, sur la fin, à un transit… intestinal collecteur : un vrai bric à brac pour sauver autant que possible le statu quo et les principes de 1946.) Cet amendement retoque explicitement une proposition du sénat qui ouvrait la voie à une solution locale sur l’île de Sein. Raté ! The winner is… EDF !
Pourquoi les Français sont-ils aussi nuls en physique ? (lien cliquable) Bonne question posée par Objectif Terre. La formation initiale joue certainement un rôle, mais nous allons une fois de plus mettre en cause les médias, dont la plupart des journalistes manifestent pour le moins un grand manque de rigueur dans l’exposé des questions énergétiques, à moins qu’ils n’étalent là aussi leur profonde ignorance. Beaucoup ne sont devenus que des machines à relayer la pensée dominante, surtout si elle donne des recettes publicitaires : on le voit bien actuellement sur les questions des problèmes de l’EPR ou du rapport de l’Ademe sur le 100% énergies renouvelables en France. Le problème, c’est quand les bobards commencent à ne plus être défendables, mais certains s’en sortent à merveille.
EPR, nucléaire : irons-nous jusqu’à l’acharnement thérapeutique ? (lien cliquable) C’est la question que nous pouvons nous poser, en voyant, face à la situation actuelle du chantier EPR Flamanville (pour ne parler que de celui-là…), la réaction des autorités, dont la plus caricaturale, celle de la ministre. (lien cliquable) C’est une vieille tradition française de s’accrocher, jusqu’à l’enterrement, dans des aventures condamnées à plus ou moins court terme : l’avion Concorde, les compagnies aériennes des années 60 etc. C’était au contraire une bonne occasion de rouvrir, a minima, le fameux débat : que pourrions-nous faire si effectivement il y a un défaut rédhibitoire dans la matière de la cuve et du couvercle ? Mais non, surtout pas !
Parce que même les éoliennes ont leurs problèmes. (lien cliquable) En tout cas, les éoliennes offshore : comme on dit, c’est encore une technologie en devenir… avec quelques beaux plâtres à essuyer sans doute. C’est pour ça que nos « champions nationaux », Areva et Alstom s’y sont précipités avec appétit, chaudement encouragés par les gouvernements. C’est sûr que ça fait ringard de se raccrocher à des marchés matures, comme l’éolien terrestre, où les coûts sont en baisse constante, mais les perspectives encore très larges. Heureusement, il reste de vrais entrepreneurs en France, pour ramasser ces (grosses) miettes : DDIS, sans tambour ni trompettes… ni arrosage publicitaire. C’est pour ça que vous n’en avez pas encore entendu parler.